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Les aventures de Nico et Cam en Asie du Sud-Est
6 juillet 2012

Flores Part 3 : sur la route de Labuanbajo à Bajawa

Et bien ça y est, après une bonne nuit de sommeil dans un hotel pourri de Labuanbajo (vraiment pourri.... Stephen et Nadia se sont installés avec nous, puis finalement n'ont pas pu rester et sont allés chercher un hotel plus sympa !!), et après le chant du muezzin (Labuanbajo reste une exception musulmane dans cette île catholique, de nombreux pêcheurs Bugis du reste de l'Indonésie sont venus s'installer ici) nous retrouvons notre chauffeur Adi. Il va nous accompagner pendant les 5 jours de traversée de l'île.

Au programme d'aujourd'hui : les 270 kilomètres reliant Labuanbajo à Bajawa.

                          Bajawa2


Pour ceux qui ont râté le début de nos vacances en Indonésie, c'est là...


 

Ce sont au bas mot 8 heures de route qui nous attendent... si ce n'est 10 ! De toute façon au bout d'un moment on ne compte plus ! Mais pourquoi si longtemps me direz-vous ? Alors oui certes, nous avons fait des stops dans des lieux sympa pour visiter, oui nous avons fait une halte déjeuner dans la ville de Ruteng à mi parcours. Mais cela n'explique pas un tel score !! En réalité, il n'existe qu'une seule grande route à Flores, qui la traverse d'est en ouest : la Transfloresienne, surnommée "The snake". Elle serpente, et elle serpente !! Le dénivelé n'est pourtant pas si élevé mais on a l'impression quand on la parcourt qu'ils l'ont faite passer un peu là où ils pouvaient et qu'ils n'ont pas du tout cherché à optimiser la trajectoire des voitures. A cela ç'ajoute l'étroitesse de la route (deux voitures ne peuvent pas se croiser partout), l'état du bitume (bon parfois c'est carrément de la terre quand il n'y a pas de gros trous), et les travaux incessants pour réparer les dégâts causés par la pluie ou tenter d'élargir certains passages. BREF ! On nous avait prévenus, il est difficile de dépasser le 30 km/h de moyenne. 
Les accidents ne sont pas rares mais ce qui est rassurant c'est qu'à cette vitesse ils ne risquent pas d'être très graves !

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             C'est parti dans la voiture d'Adi !                 Station service locale avec vente de bananes pour
                                                                                                        les petits creux !

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                  pas large la route hein ?

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               un camion renversé dans le fossé !                               Pas évident de se croiser...

 

Même s'il ne fait pas très beau, nous sommes tout contents de découvrir enfin l'intérieur de cette île qui a l'air encore sauvage... Ou tout du moins préservée du tourisme de masse... D'ailleurs, cela peut paraître très bourgeois d'avoir pris une voiture avec chauffeur pour nos 5 jours sur l'île. Mais 1) ce n'est pas si cher, 2) il n'y a pas vraiment d'autre moyen de transport !! Comme vous l'imaginez les gros bus de tourisme ne sont pas du tout envisageables sur ces routes. Il n'y a pas de train bien sûr... En fait le seul moyen de transport (autre que la voiture privée, ce que tout le monde ne peut pas se permettre), c'est le bémo. Mais kesako ?? Le bémo c'est comme un mini bus, ou un grand van qui effectue des trajets fixes entre les villes de l'île. Par contre ce qui n'est pas fixe ce sont les horaires de départ, et les lieux de départ et d'arrivée ! Comme c'est un peu la débrouille, les conducteurs de bémo n'aiment pas partir tant qu'ils ne sont pas pleins. Ils attendent donc de potentiels clients avant de partir. Ils vont même jusqu'à faire le tour de la ville en klaxonant à la recherche de personnes intéressées. Autant dire que les 8 heures de trajet auraient pu se transformer en beaucoup BEAUCOUP plus !! Et notre planning serré aurait été très compliqué à respecter. Par contre c'est un fabuleux moyen de rencontrer des locaux. Ces derniers prennent souvent le bémo pour se déplacer sur de courtes et longues distances, et ce, même avec de très gros bagages qui sont relégués sur le toit, protégés de la pluie par une bâche. Une autre fois peut-être ?

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                               un bémo sur le tronçon de route le plus large que nous ayons pratiqué !

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              un bémo au bord de la route, avec son chargement sur le toit : oui oui c'est un sanglier !!!

 

Sur la route, nous nous remplissons les yeux de jolis paysages, de villages faits de paille et de tôle, de stations essence encore plus précaires qu'à Bali...

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                       les plaines centrales                                       enfants sur le chemin de l'école

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    la pause pipi d'Adi : et je fais comment moi ??       les maisons locales à toit pointu : l'espace créé
                                                                                 sert à "cacher" les possessions de la famille :
                                                                                 bijoux, meubles...

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                                                                                                        plein de bambous !

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                                              des habitations locales dans des hameaux

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                                                     Nico : tu t'es fait repérer !!

 

Notre premier arrêt se situe un peu avant Ruteng, dans les "montagnes" de l'île où les cultures de riz sont omni présentes et ont surtout une forme intrigante... On dirait des toiles d'araignée !! Alors bien sûr, l'île n'a pas réellement d'infrastructure touristique... Cependant, les locaux espèrent bien profiter du tourisme grandissant et comme dans tous les lieux que nous visiterons par la suite, on nous demandera de payer une petite somme pour accéder au site...qui est pourtant on ne peut plus naturel !! Bon, on s'y plie sans rechigner, il faut bien avouer que les conditions de vie des locaux sont réellement loin de tout ce qu'on a pu voir dans nos précédents voyages. C'est encore très rudimentaire. Alors on est contents de participer un peu... Et on espère que cela profitera aux enfants et à leur éducation, qui sait ? Une autre coutume locale, les enfants qui nous suivent partout ! Bon alors bien sûr dans l'espoir que nous leur donnerons un petit quelque chose à la fin pour leur aide "indispensable"...mais c'est quand même très sympa. La communication est limitée de leur côté à "Hello mister" (d'ailleurs partout sur l'île la plupart des locaux ne connaissent que ça en anglais, même pas "Hello" tout court ou "Hello miss", jsute "Hello Mister". Intrigant...). Du notre on fait ce qu'on peut avec notre baragouinage de bahasa indonersia: "Je m'appelle Camille et toi ?" "Bonjour" "Merci". ça va pas aller loin mais c'est mignon !

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   les "bureaux" du site des rizières en toile d'araignée: tous les visiteurs doivent inscrire leur nom et
                   payer un petit montant avant d'être conduits au point de vue par les enfants

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                                                       Au milieu des petites écolières

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                                                           les fameuses rizières

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Deuxième étape du voyage : la pause déjeuner à Ruteng. Adi nous laisse dans un resto "en dur" qui fait aussi de la bouffe chinoise. Bref, pas vraiment pour les locaux, ou alors juste les très riches bourgeois de la ville. Et pourtant c'est vraiment du basique basique... C'était pas mauvais et vraiment pas cher ! Mais qu'est-ce que c'est alors dans les gargottes de la rue ??? Adi est d'ailleurs allé manger dans l'une d'entre elles et a refusé notre invitation à manger avec nous. Comme il ne parle pas anglais du tout on n'a pas réussi à lui expliquer qu'on lui offrait le repas, qu'on comprenait qu'il veuille économiser à fond sur les frais en allant manger ailleurs mais qu'on trouvait ça triste qu'il ne mange pas avec nous.. Et cela a duré tout le voyage ! On a quelques fois réussi à lui forcer la main quand on avait de la nourriture dans la voiture ou alors en lui mettant une bière dans la main. Sinon, pas évident !
A l'entrée du resto nous croisons les premiers vendeurs d'ikats nous proposant leur marchandise. L'ikat est une spécialité de la région. Ce sont de grands tissus cousus main par les femmes dans les villages de l'île. Réalisés à partir de coton, les femmes réalisent la teinture et le tissage. Chaque région de l'île dispose de dessins spécifiques, qui vont de formes très géométriques pour la région de Ruteng aux chevaux brodés pour la région de Bajawa. Les 3/4 de la production est vendue directement sur l'île aux locaux et le reste part en exportation ou est vendu aux touristes. Les floresiens utilisent les ikats comme couvertures, directement en robes ou comme costume pour les cérémonies traditionnelles. Les femmes se parent notamment de leur plus bel ikat pour aller à la messe le dimanche.

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                                                 la ville de Ruteng au loin et un village voisin

 

Troisième étape du trajet : la fabrique d'arrack !!! Fabriqué à partir de la distillation de la sève des cocotiers il est bu partout sur Flores et dans le reste de l'Indonésie. Le principal atout pour les locaux est qu'il s'agit d'un alcool relativement fort et très bon marché par rapport à nos rhum, whisky, vodka et autres... Bon alors nous nous étions faits tout un plan dans nos têtes : on va visiter la distillerie, c'est super, on va nous expliquer le procédé de fabrication, il y a aura certainement une dégustation après la visite. Est-ce que c'est payant ? Bref, jolie idée à l'européenne. Et alors quel choc en arrivant à la distillerie !!! Deux "cheminées" au-dessus des pots de sèves chauffés au feu de bois, et au bout deux bidons pour récupérer l'arrack. C'est TOUT !! Et tout ça sous un simili abri en bois. Le "responsable" nous propose tout de suite une petite dégustation. Pourquoi pas ? Sauf qu'au moment où on a croisé ses yeux dans lesquels ne reste plus une seule zone de blanc dans le rouge, on a quand même eu un peu peur !! Nico le courageux a bu son shooter, j'ai fait ma peureuse et j'ai juste trempé les lèvres. Pour le côté goutu, je crois qu'on repassera ! Pour le côté alcoolisé, c'est bon, tout est là ! Si on avait su à ce moment là toute la quantité d'arrack qu'on allait boire par la suite....

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    le site de production d'arrack, en entier oui oui                 le mec aux yeux défoncés et Nico
                                                                                                    qui BOIT BOIT BOIT !!

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                                                le procédé de fabrication dans sa totalité

 

Mais il n'est pas encore temps pour ça, on se dépêche de récupérer la voiture car il se fait tard et on va arriver à Bajawa de nuit. Et les derniers kilomètres de route sont encore plus badants que les premiers... Ou surtout plus boueux. 

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Bref nous arrivons enfin à Bajawa où nous prenons nos quartiers dans l'hôtel le plus classe de la ville : la Villa Silverin. Situé en dehors de la ville de Bajawa, il offre de superbes vues sur les volcans alentour et sur la ville elle-même. Les chambres sont d'une propreté nickel mais comme partout la déco est d'un autre temps.... Petite anecdote, on a pu se faire confirmer que nous étions bien en basse saison (s'il y a jamais une haute saison sur Flores...) puisque pour cette première nuit nous sommes les seuls clients de l'hôtel !! Le propriétaire, très sympathique vient nous faire la conversation pendant que nous buvons notre thé de bienvenue. Il parle un anglais super, qu'il a appris tout seul pour pouvoir se défendre dans le secteur du tourisme. Nous sommes rapidement rejoints par Mickaël, un guide local qui nous propose de nous accompagner le lendemain à la découverte des volcans et des villages locaux. Nous acceptons volontiers ! Surtout que son anglais est lui aussi parfait et qu'on a envie d'en savoir plus que ce que nous dit notre guide ! 

Après un rapide mais très bon repas au resto de l'hôtel (où nous sommes aussi les seuls clients !), il est déjà l'heure d'aller se coucher, la journée du lendemain s'annonce très sympa !

Dans le prochain article, retrouvez-nous en balade dans les alentours de Bajawa à la découverte de villages traditionnels...

 

N&C

 

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Commentaires
C
Bonjour à vous deux pour ce super blog qui m'aide à prévoir mon parcours a travers Las Flores en solo ! J'ai deux petites questions par rapport au chauffeur : 1/ où l'avez vous trouve ? C'était facile dans la rue ou l'aéroport ? 2/ combien ça coûtait environ pour les 5j ? Juste pour avoir une idée et ne pas me faire trop avoir... voyageant seule je suis une cible facile :)<br /> <br /> Merci infiniment !! <br /> <br /> Chahinez
C
Bonjour Auriez vous encore les coordonnées d'Adi svp ? <br /> <br /> Avez vous eu du mal à trouver un chauffeur qui semblait sur? <br /> <br /> Merci de votre réponse :)
C
Vous avez bu de l'arrack vous êtes courageux car c'est vraiment dégueulasse!!!!!je me souviens à Ceylan c'était le seul alcool fort que l'on buvait et même avec de très bon jus de fruits ça ne faisait pas passer le gout.<br /> <br /> La route est impressionnante. Bisous.
T
Camille, et si tu faisais ethnologue ? ;)<br /> <br /> Et bien, c'est très peu touristique, Florès. Tant mieux, même si les conditions sont plus "rustiques". Vous voilà confrontés à la vraie vie des indonésiens vivant loin des hordes de touristes. Sinon, il y a aussi la Papouasie où il reste encore quelques coupeurs de têtes, m'a-t-on dit. Mais c'est plus loin.<br /> <br /> Vous êtes bien courageux de vous aventurer si loin de tout ce que nous considérons comme la "civilisation" (le confort, en fait). Le "confort", c'est bien agréable, quand même, non ?<br /> <br /> Il y a de belles photos !<br /> <br /> Ici, l'été est là : il fait beau et chaud, mais pas trop chaud.<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Tony
Les aventures de Nico et Cam en Asie du Sud-Est
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