WE à Bornéo : Kuching, singes proboscis et orang-outans
Nous avons passé le week-end dernier à Bornéo. Enfin, dans une toute petite partie de Bornéo ! Parce que Bornéo, c'est grand, très grand ! C'est même la 4ème plus grande île au monde ! Plus grande que la France....
3 pays se partagent l'île de Bornéo : la Malaisie (avec les deux provinces de Sarawak et Sabah), le petit état de Brunei et l'Indonésie (province de Kalimantan).
Ce week-end c'est dans la province de Sarawak en Malaisie et plus particulièrement dans la région de la ville de Kuching (le petit point rouge sur la carte) que nous nous sommes rendus.
Elle qui ne compte que 600 000 âmes, Kuching est la plus stylée et la plus sophisticquée des villes de Bornéo. On y savoure un savant mélange de cultures, de cuisines et d'artisanat, inspirés par le peuple Iban (29% de la population de Sarawak), les chinois (25%), les malais (22%), le peuple Bidayuh (8%) et le peuple Malanau (6%) qui peuplent la ville. Comme vous pouvez vous en douter, les peuples Iban, Bidayuh et Malanau sont des peuples originaires de Bornéo et leur nom date de l'époque coloniale. Ce court WE ne nous a pas donné l'occasion d'approfondir notre connaissance de ces peuples et leurs différences. Ce sera fait lors de nos prochains voyages, promis !
Samedi 1er jour Et oui, notre WE a commencé samedi matin cette fois-ci ! N'ayant pas trouvé de vol pratique le vendredi soir, c'est donc sur le vol de 6h25 que nous avons embarqué ! Les yeux embués du réveil à 4h15, les muscles tendus de la rage envers le taxi qui n'est pas venu à 4h45, c'est après un "bon" petit déj au MacDo du terminal low-cost de l'aéroport que nous avons pu commencer ce WE (les pancakes, ça va. Les "rapées" comme à Sainté au petit déj, je déconseille par contre... L'impact de la substance graisseuse à cette heure matinale contre la paroi fragile de mon estomac endormi a failli provoquer un accident vomital sur le tarmac).
C'est donc très frais que nous sommes arrivés à l'aéroport de Kuching à 8h55. Pas question de perdre du temps à passer en ville, nous souhaitons directement nous rendre dans le parc National de Bako pour y passer cette première journée.
l'arrivée au parc de Bako se fait toujours en bateau
Bako, plus vieux parc national de Sarawak, est situé sur une péninsule se jetant dans la mer de Chine à 37km au nord est de Kuching. Tout proche de la ville certes, mais on se sent à des années lumières de toute civilisation une fois à l'intérieur ! Sur la côte de cette péninsule de 27 km² on peut dénicher de magnifiques plages nichées dans des baies secrètes, des falaises taillées par le vent sur lesquelles s'accrochent des bouts de forêt mais aussi des mangroves, ces étranges forêts amphibies. L'intérieur du parc, lorsque l'on s'écarte des côtes, n'est pas uniquement constitué de forêt tropicale, et ce à notre grand étonnement ! On y découvre également de grands plateaux appelés kerangas, une sorte de bruyère qui nous a fait penser à la garrigue provençale ! (oui notre imagination va loin...). D'autres parties sont encore plus arides et l'on marche directement sur la pierre ou carrément du sable !
C'est en compagnie de deux jeunes écossais rencontrés au comptoir de taxi de l'aéroport que nous nous dirigeons vers Bako Bazaar, embarcadère à partir duquel un bateau nous emmène jusqu'aux headquarters du parc.
attention aux crocos !! même pas peur !!
Le chemin est plus que plaisant ! Nous accédons à la demande insistante de notre capitaine et enfilons nos gilets de sauvetage. Mais nous, ce qui nous fait peur, c'est pas vraiment de nous noyer, c'est plutôt de nous faire croquer par un de ces gigantesques crocodiles de mer !! Les panneaux à l'entrée du parc sont plutôt effrayants... Nous en profitons sur le chemin pour admirer les mangroves, les pêcheurs et tout simplement les paysages magnifiques de la côte.
Arrivés au ponton du parc, une brève visite s'impose. Les installations sont vraiment simples pour un parc avec une telle renommée ! Un grand bâtiment sert à la fois d'accueil pour les randonneurs, de réception de l'hôtel, de boutique souvenir et de cafétéria.
même ici ils mettent ce genre de panneau... y'a du avoir des accidents...
Après nous être enregistrés (ça leur permet de savoir qui est dans le parc et donc de compter le nombre de touristes qui ne sont jamais revenus... non je rigole !!), nous prenons quelques forces à la cafeteria avec des plats locaux froids et pas très goutus. Tant pis, l'essentiel c'est d'avoir le ventre plein ! En effet, une longue marche nous attend ! Le parc de Bako comprend 17 chemins de randonnées différents, allant du plus simple au plus difficile. Nous planifions de faire le Lingtang trail, plus le mini Paku trail qui parait-il conduit à une superbe plage où l'on peut observer les singes proboscis. Étonnés des temps donnés (0.8 km = 1 heure pour le Paku trail, 5.6 km = 3.5 à 4h pour le Lingtang), nous pensons faire ça les doigts dans le nez....euh....on verra hein ?
Nous partons donc pour théoriquement 4.5 à 5 heures de marche sous un soleil de plomb, un mercure affichant 30° (ou plus, de toute façon après je veux plus regarder c'est trop effrayant) et une bonne humidité de 90% (voire 95 dans la jungle). Prudents (et alertés par la mésaventure de Thib In S'pore pour les connaisseurs), on embarque 4 litres d'eau histoire de ne pas manquer. MERCIIII à Nico qui doit donc les porter en plus du sac à dos qui renferme toutes nos affaires pour le WE. Ben oui quoi, vous suivez ou pas ? On est pas passés à l'hôtel avant...
C'est donc un âne et un mollusque qui prennent le chemin de la forêt promettant de pouvoir observer tous les types de végétation de la forêt de Bornéo. On est bien contents ! Mais on espère aussi voir des singes...
Et bien nous n'avons pas eu à aller bien loin ! Juste devant les bâtisses qui servent de dortoir aux randonneurs, notre premier singe du WE ! ça s'annonce bien ! Pas de signe particulier, il ne s'agit a priori ni d'un singe proboscis ni d'un orang-outan. Mais une fois à la maison, le zoom de la photo nous a permis de voir que son nez était un peu plus long que la normale avec 2 belles narines bien rondes : c'était un bébé proboscis !!
Nous sommes donc partis pour 0.8 km de "randonnée" pour accéder à la première plage, Paku. Et je dois dire qu'assez rapidement, on comprend pourquoi le temps donné n'est pas 10 minutes ! ça monte, ça descend, le chemin est littéralement constitué de racines, et pour passer certains points difficiles, de frêles passerelles (échelles ?) en bois ont été installées.
le chemin est escarpé... le sol est fait de racines, pratique...
brrrr un scorpion, de la taille de ma main
les passerelles les plus évoluées ! Je vous laisse imaginer les autres...
Mais la demi heure de marche vaut le coup ! On sort la tête de la jungle et paf! Une plage magnifique, abandonnée s'offre à nous. Par contre pas le moindre singe proboscis en vue....
Pas le temps de faire trempette, nous repartons aussi sec en arrière pour attaquer le Lingtang trail.
attention ça glisse... je n'échapperai pas à la gamelle de toute façon...
A peine une demi heure de marche plus tard, trempés de transpiration et déjà fatigués, nous sommes récompensés ! On lève la tête et là-haut ça bouge ! Dur dur d'identifier l'animal dans un premier temps, mais très vite, leur ombre les trahissent... Il s'agit bien des singes proboscis !! Plus connus sous le nom de nasiques en raison de leur nez démesuré. On mesure notre chance de les rencontrer car il ne reste que quelques milliers de spécimens.
mais quel nez ! impossible de le confondre avec un autre singe !
les nasiques ont aussi une longue queue blanche
Petite parenthèse sur ces singes en voie de disparition
Les nasiques (Nasalis) constituent un genre de mammifères primates de la famille des Cercopithecidae qui rassemble des singes asiatiques au nez mou et volumineux, en danger d'extinction. Le nasique est ainsi appelé en raison de son nez démesuré et souple. Le mâle aussi bien que la femelle sont pourvus de cet organe qui, chez le premier, atteint des proportions telles qu’il peut descendre jusqu’au-dessous du menton. Et plus le museau est long, plus celui qui en est pourvu a de chances de séduire les femelles. Le nez de celle-ci est beaucoup plus discret que celui du mâle. Le nasique mâle mesure de 66 à 76 centimètres et peut peser de 16 à 24 kg. Sa queue mesure de 60 à 76 centimètres. Le nasique femelle est plus petite et mesure de 53 à 61 cm pour un poids de 7 à 11 kg.
Le nasique habite dans les forêts pluviales de l’île de Bornéo. Il s’alimente de feuilles, des fruits et de graines qui lui sont essentielles. L'évolution a fait du nasique un primate parfaitement adapté aux mangroves de l'île de Bornéo. Grâce à la virulence des bactéries de son intestin, ce singe se délecte de végétaux réputés non comestibles. À l'inverse, de simples fruits mûrs cueillis hors de son habitat peuvent lui être fatals.
Son signe particulier est qu’il nage très bien, il dort en bordure de rivière. Lorsque les nasiques se font déranger, leur face devient rouge.
Les nasiques se déplacent à quatre pattes, ils sautent d'arbre en arbre et nagent à la manière des chiens. Cet animal est un excellent grimpeur et un plongeur audacieux qui peut se jeter à l’eau depuis une hauteur de 15 mètres. Le nasique a un sens aigu du danger et dès qu’il se sent menacé, il se réfugie sous l'eau.
Les femelles ne peuvent avoir qu'un seul bébé à la fois et leur gestation dure environ 166 jours. La mère s'occupe de son petit jusqu'à sa maturité. Le petit s'agrippe à la fourrure de leur mère pour la première étape de sa vie.
L'espèce est malheureusement très menacée tant par la chasse que par la destruction de son habitat, notamment les mangroves. La population des nasiques était estimée à moins de 7 000 individus en 2007. En juillet 2007, une campagne de repeuplement a été lancée à l'île de Bornéo, dans l'État du Sabah et devrait s'étendre à celui du Sarawak. « Élargir les mangroves et recréer des corridors ne pourrait qu'être bénéfique pour les nasiques » explique William Beavitt, chercheur à l'université du Sarawak.
Après ça, la balade pouvait être décevante, nous, on est heureux ! Et oh surprise, pas de déception au rendez-vous !
La balade se poursuit dans une forêt dense, à la chaleur moite, où nous rencontrons des plantes et des animaux démesurés.
les maintenant célèbres fourmis de Nico
oui c'est juste une chenille et alors ?? ;) ok ok on y va chéri..... :)
un arbre non identifié mais assez original...
des connaisseurs ?
On commence à sentir qu'il nous faudra peut-être bien 4 heures finalement pour faire ces 6 km. Je ne me souviens pas d'avoir autant transpiré. Je pense qu'absolument toutes les parties de mon corps suaient en même temps. Nous avons en chemin compris pourquoi la nature nous a dotés de sourcils (je plains ces asiatiques sans poil sur le visage obligées de s'essuyer le front continuellement pour éviter d'être aveuglée par les litres de sueur dans les yeux... Ah non, on me rappelle dans mon dos que ces filles là ne font pas de randonnées et restent dans les malls, pardon pour mon erreur).
La balade se poursuit, et après une ascension incroyable (au moins 200 m de dénivelée) nous voilà arrivés sur un plateau semi désertique. C'est très beau, mais on essaye de profiter rapidement du spectacle car le soleil cogne fort ! C'est le début d'après-midi et même si la moiteur de la forêt est bien désagréable, en plein soleil, il ne fait pas bien plus sec mais il fait encore plus chaud !
là le sol est une grande plaque de caillou !
ici le sol est du sable, on est pourtant loin de la mer !
Certaines vues ne sont pas sans rappeler la garrigue provençale autour de chez vous parrain et marraine !
De là haut, nous avons également droit à des points de vue splendides malgré le temps qui se couvre (une averse ! une averse !! -> et non, on en aura pas eu... Pourtant, on aurait pas été plus mouillé, juste un peu plus frais).
La fin de la balade approche, c'est la grande descente vers la plage, les muscles tirent, les pieds nous supplient d'arrêter la torture, les 4 litres sont pratiquement terminés...lorsqu'un mignon petit singe nous barre la route ! On ne saura jamais ce qu'il faisait là tout seul, pourquoi il est resté autour de nous, pourquoi il a bondi d'un coup, couru en avant, puis fait demi-tour et nous a pratiquement sauté dessus. Mais toujours est-il qu'on a frôlé le double arrêt cardiaque, moi devant avec les yeux fermés, Nico caché derrière moi les mains serrées autour de mes bras !! Finalement il nous a bien frôlés mais est allé se réfugier sur un arbre derrière nous, le regard terrorisé. On se demande toujours ce qui a pu lui faire peur à ce point ! Un autre singe ? Un varan ?
je sais pas ce qui lui a fait peur, mais j'ai pas envie de le croiser !
non ça n'a pas été comme ça tout le long...
juste les 100 derniers mètres !
Retour au bâtiment principal, nous sommes exténués ! On fait un petit coucou aux quelques cochons barbus de Bornéo (oui c'est leur nom!) qui traînent par là à la recherche de restes de nourriture et il est déjà l'heure de repartir...
normalement il a des poils jusqu'au bout de la truffe mais là il a été rasé
ça doit effectivement être plus pratique pour manger
On reprend le bateau direction Bako Bazaar puis le bus pour Kuching. Cette fois, direction l'hôtel ! Contrairement à l'aller, cette fois nous avons la bateau pour nous tous seuls ! Le paysage est toujours aussi magnifique, et le "chauffeur" du bateau en profite pour nous faire découvrir une activité locale : la pêche à la méduse !! Il arrête notre bateau juste devant 2 barques de pêcheurs transférant leurs prises de la journée dans un chariot à roulette sur la berge. A les voir balancer des dizaines de ces animaux flasques et blancs, j'en ai un peu le coeur retourné. Nico pose la question qui nous turlupine tous les deux depuis un moment... Mais pourquoi pêchent-ils donc des méduses ? Pour les manger pardi !! Les manger ? Ah ça se mange ?? Oui, et c'est même très bon ! Je reste sceptique, Nico a hâte d'essayer ! Dommage que nous n'ayons pas eu notre appareil photo sous la main, c'est impressionnant ! Et pour les curieux, non ils n'avaient pas de gants. Ces méduses blanches ne sont pas dangereuses pour la peau, seulement pour les yeux. Toujours selon notre ami, les pêcheurs portent donc des lunettes lorsqu'ils les manipulent histoire d'éviter d'être aveugle pour quelques jours... Une brèche médicinale s'ouvre dans la discussion. Se gaussant gentiment des touristes qui se ruent à la clinique au premier bobo, notre ami nous livre quelques secrets de pêcheurs. Alors messieurs dames, si vous êtes piqués par une méduse, contentez vous de badigeonner la zone avec du citron ou du vinaigre. Et si c'est une raie qui vous a blessé, il "suffit" de tremper le membre meurtri dans de l'eau brûlante. Apparemment, cela suffit pour faire tout disparaître ! Des volontaires pour éprouver la méthode locale ?
Il n'est que 5 heures de l'après-midi mais nous nous endormons comme des bébés bercés par le doux bruit de la clim du bus dans lequel règne une température glaciale. Si avec ça on tombe pas malades, mouillés comme nous sommes !
Au départ un peu agacée que Nico ait dépensé autant pour la nuit d'hotel, à la descente du bus c'est avec un plaisir certain et non dissimulé que je cours presque vers le Hilton qui nous attend !! A nous le luxe de la grande chambre, la méga salle de bain, la moquette et la clim réglée comme on veut ! youpi !
Après un passage remarqué à la réception (mon pantalon blanc m'a protégée des piqûres d'insectes avec succès par contre on voit bien que j'ai du glisser une fois ou deux dans la boue, surtout au niveau du postérieur complètement couvert de boue séchée), nous prenons nos quartiers et une douche bien méritée.
Il ne nous reste plus beaucoup de forces mais nous avons quand même envie de visiter Kuching. Nous nous octroyons donc une petite balade dans les 2 rues les plus animées / typiques selon notre guide. Et là surprise ! Tout est fermé ! Les rues sont désertes... Il n'est pourtant que 19h ? Aurait-on déjà perdu l'habitude après avoir vécu 4 mois à Singapour où les magasins qui ferment ne le font jamais avant 22h ???
Après une traversée rapide donc de Chinatown (2 rues) et India (1 rue), direction un petit resto de poissons / fruits de mer conseillé par le guide. La vue des jelly fish (=les méduses, en anglais, ça se dit littéralement poisson en forme de gelée, berk!) sur le bateau a donné envie à Nico d'y goûter ! Je reste pour ma part plus sceptique...
On est à deux pas des derniers malls mais l'endroit ressemble pourtant à un vieux bout de port désaffecté. C'est noir, c'est désert et là, après une palissade en fer, un joyeux resto chinois apparait. On se dirige directement vers l'étal de poisson où nous pouvons choisir notre menu du soir. Ce sera donc : méduse, un petit bar, des nouilles cuisinées au légumes et crevettes et un plat d'un légume encore inconnu au bataillon (impossible de retrouver le nom...). En attendant notre dîner on observe les familles de chinois, attablées autour des nappes en plastique rouge et toutes endimanchées pour l'occasion. C'est un peu décalé avec l'ambiance "chaise de jardin en plastique" mais pourquoi pas après tout.
Le repas est un délice ! Le poisson est servi à la vapeur, posé sur un plat qui le maintient chaud et littéralement appelé "steamboat" soit bateau à vapeur !
hummmm de la méduse !! le bar entier posé sur son "bateau à vapeur"
(commentaire pour Emil : foide en salade) qui le tient chaud
Il est tard (au moins 20h30!), la bière a fini de nous achever, direction l'hôtel pour une bonne nuit de sommeil réparateur. Tant pis pour la vie nocturne de Kuching, on reviendra ! Les billets sont même déjà pris...
Dimanche 2ème jour Avec nos 11 heures de sommeil, on pourrait penser que l'on s'est réveillés frais comme des gardons. Et bien pas tant que ça... J'ai l'impression d'avoir les jambes rouillées, Nico a le dos en compote... Heureusement la journée s'annonce plus calme que la veille. Au programme: balade dans Kuching les yeux ouverts cette fois (et les magasins aussi!), puis balade dans un parc de réhabilitation des orang-outans pour l'après-midi. Il parait que l'on peut y faire des bonnes balades d'une heure, ça sera suffisant pour nous !
Nous partons donc pour une petite découverte de la ville, et celle ci nous parait bien sympathique !
le long de la rivère, on peut manger des plats tout simples préparés à même la rue
la rive d'en face offre un tout autre visage de la ville : loin de l'urbanisation,
des petites maisons de pêcheurs
Les gens nous sourient, nous fixent (il n'y a pas beaucoup de touristes je dois dire...) et nous vendent des pâtisseries délicieuses !! On a goûté un petit gâteau dont la pâte ressemble à de la pâte à crêpe, fourré à la confiture de coco... Huuuummm mon préféré ! Puis un peu plus loin, un stand classique dans la ville, la fameuse crêpe à la cacahuète et au beurre !! Facile la recette : la madame commence par faire cuire une crêpe, un poil plus épaisse que les notres, puis quand ça commence à prendre, elle jette des bouts de cacahuètes pilées dedans. Juste avant de servir, sa copine à côté rajoute une bonne montagne de beurre ou de margarine (difficile de faire la différence juste comme ça), replie en deux, et on coupe ! Hop, voilà 4 parts de crêpe (impossible de remettre le nom sur ce délice!!). La découverte préférée de Nico ! Et enfin (oui oui comme d'hab on fait que manger...), on ne pouvait pas échapper à LA spécialité locale : le ken lapis. Tout le long de la rivière, au bord de la rue principale "Main Bazaar", des petites dames sont installées devant leur table et vendent les gâteaux qu'elles ont confectionnés. Ces gâteaux ont la forme d'un cake, mais formé de plein de couches de couleurs et de goûts différents. Cela donne donc des gâteaux multicolores et aux saveurs infinies ! Il leur faut apparemment jusqu'à 5 heures pour faire un gâteau, qui peut se conserver jusqu'à 1 mois au réfrigérateur ! Nous, le gâteau n'a pas fait un pli, il a juste eu le temps de dire bonjour à Singapour et hop il était cuit. Dommage que nous n'en ayons pas acheté plus ! En tous cas, les habitants de Kuching en sont friands !! Sur cette rue, nous avons bien du croiser 20 dames vendant leurs gâteaux, et chacune d'entre elle en avait quelques dizaines.
Ambiance de marché local très agréable donc en ce dimanche matin dans les rues de Kuching... Les gens sourient, les gens s'amusent...
C'est pas tout ça mais j'en ai un qui s'impatiente !!! La visite de la ville, c'est bien, mais les orang utans, c'est mieux ! C'est sans prendre le temps de déjeuner (oui enfin vu ce qu'on venait de s'enfiler comme pâtisseries, c'est pas comme si on pouvait avoir faim non plus !) que nous avons hélé un taxi qui nous accompagnera toute l'après-midi pour la modique somme de 25€ !
Nous arrivons donc au Semenggoh Wildlife Center vers 14h. Il s'agit de l'un des meilleurs endroits au monde pour observer des orang-outans en semi liberté, évoluant dans leur habitat naturel : la jungle ! Le centre, situé dans la petite réserve naturelle de Semenggoh (seulement 6.7 km²) abrite 27 orang-outans: 11 sont des orphelins ou des orang-outans récupérés auprès de particuliers qui les avaient capturés, les 16 autres sont nés dans le parc de ces 11 premiers singes ! C'est un long process que de réapprendre à ces grands mammifères à se débrouiller seuls dans la jungle. Cela peut prendre plusieurs années... Il faut leur apprendre à se déplacer dans la nature, sur le sol mais aussi entre les arbres, à construire un abri, à se méfier de certaines plantes ou animaux et surtout à trouver de la nourriture. C'est d'ailleurs cette dernière étape qui est la plus difficile, notamment pendant la période de l'année où les arbres font moins de fruits. Les orang-outans reviennent alors 2 fois par jour près du centre pour se nourrir. Les éducateurs leur déposent sur des plateformes bananes, noix de coco et autres fruits, mais aussi quelques médicaments à leur insu.
En attendant l'heure du repas, nous jetons un oeil aux crocodiles qui vivent là en captivité... Et dire que nous aurions pu en rencontrer un en mer la veille... Brrrrr...
C'est à l'occasion du repas de 15h que nous avons pu observer 2 mamans et leurs petits, une autre femelle et surtout Richie, le plus gros mâle de la réserve ! Il parait que nous avons été très chanceux !! En effet, rien ne garantit leur venue s'ils trouvent de quoi se nourrir dans la jungle...
Paye ton grand écart ! Mate la taille de la main !!!!!!
maman fait un pont entre deux arbres pour son petit
trop drôle quand elle s'est mise à se gratter le ventre hystériquement !!
pro dans le transport des noix de coco
Je vous présente Richie, 1m50, 120kg ! Finalement, rencontrer ces peluches tous seuls dans la jungle, ça fait moins envie d'un coup.... C'est le seul mâle que nous ayons vu. On le reconnait à ses joues très proéminentes en plus de sa grande taille.
il a mangé au moins 40 bananes et là il démonte la noix de coco
et oh petit, je sais que Nico ressemble à un singe
mais l'orang-outan c'est de l'autre côté !!
D'ailleurs nous avons été très déçus... Notre guide faisait l'éloge de cette balade dans la jungle autour du centre, pendant laquelle on pouvait bien sûr croiser des orang-outans. Et bien les guides du parc nous ont formellement interdit d'y aller ! Ils ont malheureusement eu trop de problèmes avec des touristes mordus par les singes... Rien de très méchant, mais certains crétins ont porté plainte contre le parc... ALLO !!! On se réveille !! Ce n'est pas un zoo, c'est un parc naturel !! Bien sûr que les animaux peuvent surgir de nulle part et se montrer virulents ! Ce sont des animaux sauvages, qui cherchent de la nourriture et je parie que ces touristes n'étaient pas venus les mains vides dans ce parc isolé de tout... Bref, maintenant le management du parc préfèrent donc tout bonnement fermer l'accès aux sentiers et cantonner les touristes à une zone qu'ils maîtrisent. C'est bien dommage...
C'était vraiment une rencontre captivante ! Leur façon d'évoluer entre les arbres, de se glisser le long des cordes, de dépecer les bananes ou de casser les noix de coco.... L'attitude protectrice des mères avec leurs petits n'est pas sans rappeler notre propre comportement. D'ailleurs la ressemblance même physique est frappante. Ok, nos bras ne sont pas deux fois plus longs que nos jambes, et nos orteils ne mesurent pas 10 centimètres... Mais quand même !
la maman goûte le lait apporté par un guide du parc avant de le donner à son petit : si c'est pas
mignoooooon ça alors !
"Maman donne donne j'ai faim"
"Minute papillon c'est pas prêt"
D'ailleurs arrêtons nous un instant sur ce peuple roux de la forêt (en malais et en indonésien, orang signifie "personne" et "utan" signifie "forêt"), qui est un peu notre lointain cousin (non pas les irlandais)... Pour vous mettre dans le bain, un mâle orang-outan moyen est 8 fois plus fort qu'un humain. A l'âge adulte, le mâle devient solitaire et n'intervient pas dans l'éducation des petits. Les mères élèvent quant à elles leur progéniture pendant 7 ans, un record parmi les animaux. Pendant cette période, mère et enfant vivent une intense proximité. Les mères leur apprennent tout: comment se déplacer parmi les arbres en s'aidant des branches, les qualités médicinales des plantes, quelles noix sont toxiques, quelles créature éviter et comment se repérer géographiquement dans la forêt.
On peut encore trouver des orang-outans sur deux îles : Bornéo et Sumatra. Les orang-outans de Sumatra sont plus petits avec un poil moins dense et dorment dans les arbres pour éviter des prédateurs tels que les tigres. Les orang-outans de Bornéo n'ont pas ce problème (les tigres ont disparu de Bornéo depuis longtemps) et dorment donc sur le sol.
Message écolo : arrêtez la consommation d'huile de palme s'il vous plait !! La culture extensive de palmiers met en danger la forêt tropicale naturellement présente dans la région (souvenez vous de ces champs de palmiers en Malaisie que nous avions observés en allant à Sibu Island...), seul habitat possible pour les orang-outans.
ça y est, c'est fini, il va falloir repartir et laisser nos nouveaux amis manger en paix... Pfff oui mais on a pas trop envie ! Notre chauffeur de taxi nous attend bien sagement sur le parking et nous conduit gentiment à l'aéroport...
Déjà qu'on est tristes, c'est encore pire lorsque nous nous rendons compte que l'on a oublié le petit appareil photo à l'arrière de la voiture, et que le monsieur est déjà reparti... On aura tout essayé, pas moyen de le récupérer... Vous ne verrez donc pas les films des orang-outans volant de branche en branche, ni Ritchie se mouvoir péniblement pour attraper un fruit... Ce sera pour une prochaine fois ! Et puis comme dit Paul, nous, les souvenirs, on les a en tête !
Dans le prochain épisode, retrouvez-nous en Malaisie (encore une fois !!) sur les îles Perhentian ! Ceux qui y sont allés ont déclaré l'île de Tioman (voir l'article ici) sans intérêt. Ah.... ça promet !!
N&C